Les meurtres de Ratcliff Highway

par damino - 1948 vues - 0 com.
Crime, criminel, complot, guerre.

Les meurtres de Jack l'Eventreur, commis en 1888, ne furent pas les premiers à mettre en émoi la population du quartier londonien de l'East End.  Une affaire aussi horrible et tout autant mystérieuse survint en 1811.

Les premiers meurtres



    La première série de meurtres survint le 7 décembre 1811 dans une boutique de drapier située au 29 Ratcliff Highway.  Cet axe de l'East End londonien était alors considéré comme dangereux et mal fréquenté.
Les victimes en furent la famille Marr : Timothy Marr, 24 ans et ancien marin de la East India Company, Celia, sa jeune épouse, Timothy, leur fils de 14 semaines, et James Gowan, un apprenti.  La famille s'était installée à l'adresse en avril précédant.

    L'agression survint alors que les Marr se trouvaient dans leur commerce, un samedi peu avant minuit.  Lors de l'attaque, Margaret Jewell, une servante, était absente, ayant été envoyée chercher des huîtres par son employeur.  Au cours de ses pérégrinations, Jewell avait vu un homme entrer dans la boutique de son patron mais elle n'y avait guère prêté attention.  Puis, ayant échoué à trouver un commerce encore ouvert, elle était revenue à Ratcliff Highway à minuit vingt, trouvant alors la boutique fermée et l'éclairage éteint.  Lorsqu'elle frappa à la porte, Margaret Jewell entendit quelqu'un courir dans l'escalier intérieur.  Prenant peur, elle alla chercher de l'aide.

    Un voisin escalada un mur de clôture du jardin et trouva la porte arrière de l'immeuble ouverte.  Prudemment, il pénétra dans l'immeuble et aperçut rapidement le corps de James Gowan, l'apprenti de Marr, qui présentait des blessures mortelles à la tête.  Près de la porte d'entrée avant, l'homme trouva le corps de Celia Marr, le crâne éclaté. 
Le corps de Timothy Marr fut découvert derrière son comptoir, battu à mort.  A l'étage, dans les pièces d'habitation, le corps de l'enfant fut découvert dans son berceau; il avait été gravement blessé à la tête et égorgé.

    Il apparut que rien n'avait été volé : de l'argent fut trouvé derrière le comptoir, ainsi que 152 livres dans une chambre.  A la recherche d'un mobile, les enquêteurs optèrent pour l'hypothèse d'une vengeance.
A l'étage, ils découvrirent une lourde masse couverte de sang, de toute évidence l'arme des meurtres.  Il apparut que la masse présentait des lettres distinctives, à savoir "IP" ou "JP".

    Deux séries d'empreintes de pas furent découvertes à l'arrière de l'immeuble, laissées par les auteurs car présentant des traces sanglantes.  Il apparut que ces traces de pas contenaient également de fins débris de bois, provenant apparemment de travaux de menuiserie effectués plus tôt dans la journée.

    Rapidement, trois marins furent arrêtés.  Le premier présentait des traces de sang sur ses vêtements mais disposait d'un alibi et fut relaxé.  Les autres furent également mis hors de cause.

    En l'absence d'éléments, une récompense de 50 guinées fut proposée à toute personne apportant des informations utiles.  Des avis furent affichés en ce sens sur les porches d'église.

    Même si le quartier était mal famé, les meurtres de la famille Marr horrifièrent les Londoniens qui prirent conscience d'être désormais en danger même à l'intérieur de leur demeure.

    Une enquête fut menée pour découvrir l'origine de la masse utilisée pour commettre les crimes mais elle n'aboutit pas.
Cornelius Hart, un charpentier ayant travaillé chez les Marr dans les jours précédents, fut interrogé mais nullement inquiété.
Le frère de Marr fut inquiété quelque temps, une rumeur publique l'accusant d'être en froid avec son frère, mais finalement innocenté.
Une servante, limogée peu avant par Marr, fut également interrogée mais il apparut qu'elle n'avait pas les moyens de commettre les meurtres.

Seconde série de meutres



    Douze jours après la tuerie des Marr, une seconde série de meurtres fut perpétrée au sein de la King's Arms Tavern, au 81 New Gravel Lane (aujourd'hui Garnet street), soit à quelques dizaines de mètres à peine du lieu de la première attaque.  Les victimes furent John Williamson, 56 ans et propriétaire de la taverne, Elizabeth, sa femme de 60 ans, et Briget Anna Harrington, une servante d'une cinquantaine d'années.
Plus tôt dans la nuit, Williamson avait averti un policier du fait qu'il avait aperçu un homme vêtu de brun rôder près de la taverne.
Quelques heures plus tard, des voisins de la taverne entendirent crier au meurtre et virent un individu descendre du second étage de l'établissement à l'aide de draps noués.  L'individu dont question était un nommé John Turner, un journalier engagé par Williamson huit mois auparavant.

 La foule pénétra dans la taverne et découvrit le corps de Williamson à l'entrée de la cave. Une barre de fer reposait à ses côtés.  La victime présentait de grosses blessures à la tête et avait été égorgée.  Il apparut rapidement que la barre de fer avait servi à battre Williamson.
Elizabeth Williamson et sa servante furent découvertes dans une pièce de séjour, défigurées par les coups et égorgées.
La petite-fille de 14 ans des Williamson, Catherine Stillwell, fut retrouvée indemne à l'étage.  Elle fut incapable d'expliquer ce qui s'était passé au rez-de-chaussée.
    Des témoins parlèrent d'un homme de petite taille qui avait été aperçu près de la taverne.  Il apparut qu'un soupirail avait été forcé par le ou les tueurs; il apparut également, sur base de traces sanglantes, que le criminel avait pris la fuite par une fenêtre.  Le chemin qu'utilisa le tueur pour prendre la fuite, estimé sur base de traces de pas boueuses, parut très similaire à celui utilisé après le meurtre des Marr.
Aucun lien ne fut établi entre les Williamson et les Marr et le mobile de la seconde tuerie demeura mystérieux.  On opta pour le vol, en désespoir de cause, car il apparut qu'une montre de Williamson avait disparu.

    Un individu fut arrêté peu après les meurtres car ses vêtements présentaient des traces comparables à celles laissées par du sang. Les tests sanguins n'existant pas à l'époque, la piste n'aboutit pas.
Des témoins signalèrent le comportement suspect de deux hommes, un de grande taille et un plus petit, mais la piste ne put être suivie.

    En désespoir de cause, une récompense de 100 guinées fut proposée en échange d'informations utiles.

    Trois semaines après les meurtres, John Turner, le survivant, déposa enfin.  Il signala s'être trouvé à l'étage lorsque l'agression survint, vers 22h40.  Turner déclara avoir entendu des bruits de pas produits par des chaussures démunies de clous - un élément important puisque des traces de pas découvertes à l'extérieur de l'établissement avaient été laissées par des chaussures à clous.
En risquant un coup d'oeil hors de sa chambre, Turner avait aperçu trois ombres, puis un homme de grande taille - un mètre quatre-vingts - penché sur le corps de Williamson.
En proie à la panique, Turner avait ensuite quitté la taverne par une fenêtre.

Arrestation d'un suspect



    Cinq jours après les meurtres des Williamson, un nommé John Williams, un marin de 27 ans résidant dans le quartier des meurtres, fut arrêté.
Sa logeuse avait signalé qu'il était rentré après minuit la nuit des meurtres des Williamson.  Bien que ne correspondant pas à la description faite par plusieurs témoins d'un individu suspect repéré près des lieux des meurtres, Williams était une connaissance de Timothy Marr et avait des griefs à l'égard de cette victime.  Mais, il n'avait aucun grief à l'égard des Williamson.

    Il apparut que Williams disposait d'un peu d'argent sur lui, ce qui était contraire à ses habitudes.  Il apparut également qu'il se trouvait à la taverne King's Arm, en compagnie d'un ou de plusieurs hommes, peu avant les meurtres des Williamson.
Williams ne nia pas s'être trouvé à la taverne; il était d'ailleurs un ami des Williamson.
Il expliqua la présence d'argent sur sa personne par le fait qu'il avait vendu divers vêtements; il disposait d'ailleurs de documents relatifs à cette vente.  Il déclara aussi, qu'à l'heure des meurtres, il consultait un médecin au sujet d'une vieille blessure.
Aucune vérification des dires de Williams ne fut jamais effectuée.
Williams fut incarcéré.

    Le 24 décembre 1811, l'arme des crimes Marr fut identifiée comme étant la masse d'un nommé John Peterson, un marin alors en mer.  La piste ne fut pas suivie plus avant.

    John Turner, le survivant de la tuerie des Williamson, fut prié de reconnaître Williams.  Si le témoin reconnut Williams comme étant un client habituel de la taverne, il affirma que ce n'était pas lui qu'il avait vu penché sur le corps de Williamson.
Il apparut également que Williams n'avait pas lavé de vêtements depuis les meurtres des Williamson.  Quelques traces de sang furent découvertes sur le col d'une de ses chemises mais sans rapport aucun avec l'importance des traces qui auraient été retrouvées sur un vêtement utilisé par le meurtrier.   

    Les événements à charge contre Williams furent les suivants :
  • il avait la possibilité de s'emparer de la masse utilisée lors des meurtres Marr,
  • il avait de l'argent après les meurtres mais pas avant,
  • il était rentré chez lui peu après les seconds meurtres avec des vêtements légèrement ensanglantés.

Le suicide et les doutes



    Williams ne comparut jamais en justice.  Le 28 décembre 1811, il fut retrouvé pendu dans sa cellule.
La mort de Williams surprit beaucoup de monde car, la veille de sa mort, l'intéressé semblait être certain de voir son innocence reconnue.
L'hypothèse d'un assassinat courut, renforcée par le fait que le corps de Williams montrait de nombreuses traces de coups.

    En dépit de la mort de Williams, une cour britannique conclut finalement à la culpabilité de l'intéressé.  Etrangement, plusieurs personnes vinrent témoigner à charge alors que, jusqu'au procès, les témoins étaient des plus rares.

    Outre Williams, deux individus attirèrent l'attention des autorités à l'époque : Cornelius Hart et William Ablass.
  • Hart avait travaillé comme charpentier chez les Marr et un outil lui appartenant avait été découvert sur le lieu des crimes alors que Hart l'avait prétendu perdu.  Il semble que Hart ait été en litige avec Marr à l'époque des faits.
  • Ablass était un marin qui avait navigué avec Williams et Marr.  Réputé violent, il se trouvait à la taverne King's Arms avec Williams peu avant les meurtres Williamson. Il correspondait à la description du meurtrier de Williamson faite par le témoin Turner.  On supposa qu'un vieux litige entre Ablass, Marr et Williams avait pu mener à l'assassinat de Marr.


    Les mobiles qui menèrent aux meurtres de Ratcliff Highway demeurent inconnus.
Certains tiennent pour certaine la culpabilité de Williams, se basant sur le fait que les tueries cessèrent après le suicide de l'intéressé.
Toutefois, on considère généralement que les autorités de l'époque se contentèrent d'un coupable de circonstance afin de faire taire au plus vite une opinion publique en pleine effervescence.  Plusieurs individus louches avaient été aperçus aux abords immédiats des lieux des crimes et la possibilité d'auteurs multiples semblait évidente.  Il est même probable que John Williams ait été, indirectement, la huitième victime du ou des tueurs de Ratcliff Highway

Source : http://dossierscriminels.site50.net/lesmeurtresderat/index.html



LES MEURTRES DE RATCLIFF HIGHWAY

Nom : John Williams (culpabilité contestée)

Victimes : 7

Lieux : Wapping, East End London (Angleterre)

Dates : 7 et 19 décembre 1811

Moyens : Masse, objet contondant, poignard ou rasoir

Mobile : Ignoré, peut être une vengeance


 


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