Skull and Bones, la confrérie de la mort

par damino - 2503 vues - 0 com.
Mystère, légende, archéologie

Implantée à  l'université américaine de Yale, cette société est tellement secrète que ses membres, pourtant très connus et très fortunés, ne peuvent jamais l'évoquer.

 

Son nom officiel est banal et personne n'y prête attention : Russell Trust Association. Pourtant, derrière cette dénomination passe-partout, se cache l'une des organisations les plus puissantes des Etats-Unis, plus connue sous le nom de Skull and Bones. " Il s'agit de la société secrète la plus influente de ce pays, affirme l'écrivain Ron Rosenbaum, auteur de l'une des rares enquêtés sur ce sujet. Trois des cinq derniers présidents américains étaient des bonesmen (le nom donné à  ses membres). Ceux qui ont forgé le caractère de l'Amérique, depuis qu'elle n'est plus une puissance mineure, y ont été formés. A une époque et dans une société o๠il n'y a plus de secrets, conclut Rosenbaum, ces murs détiennent les derniers secrets qui existent encore dans ce pays. "

Depuis sa fondation en 1832, cette organisation est restée dans l'ombre. Jamais ses membres ne parlent. D'ailleurs, une des règles essentielles de son fonctionnement oblige un bonesman à  s'éloigner si le nom de Skull and Bones est prononcé devant lui. Jamais personne n'a admis devant un " barbare " - nom donné au monde extérieur - même devant un proche, étre un " chevalier ", comme ils se nomment eux-mêmes. Lors de la campagne présidentielle américaine de 2004, les deux candidats à  la Maison Blanche, George W. Bush et John Kerry appartenaient à  ce club. Aucun ne l'a admis, même questionné par les journalistes, mais c'est une quasi-certitude. Le père, le grand-père et le cousin de l'ancien président américain faisaient partie de la confrérie. Dans le cabinet de Bush, on a dénombré onze bonesmen. Un record !

Le siège de cette confrérie, secrète et très discrète, est un immeuble sans charme, surnommé The Tomb (la Tombe), sur High Street, en bordure du campus de Yale, la célèbre université du Connecticut, à  une heure au nord de New York. Le bâtiment d'un seul niveau, de style " gréco-égyptien ", presque sans ouvertures, protégée par une porte en fer munie de lourdes serrures, est le coeur du groupe. Tout est fait pour décourager la curiosité. On raconte que, parmi les trophées de la société secrète, figurent les ossements du célèbre chef indien Geronimo. Ils auraient été déterrés et rapportés sur la côte est par Prescott Bush, élève de la promotion de 1917.

On ne postule pas pour entrer dans cette société secrète. On est choisi. Chaque année, en avril, juste avant que l'année universitaire s'achève, quinze étudiants de troisième année de Yale sont désignés. La procédure est simple : une tape sur l'épaule. " Skull and Bones recherche des étudiants qui ont montré des qualités de leader - capitaine de l'équipe de football ou rédacteur en chef du journal étudiant par exemple -, explique l'historien de Yale, Gaddis Smith. George Bush a été choisi à  cause de sa famille, dont les liens avec cette organisation remontent loin. " Si l'élu accepte de rejoindre la confrérie - certains refusent - ordre lui est intimé de se rendre le lendemain devant la porte de The Tomb en n'ayant sur lui " ni métal, ni soufre, ni verre ". Jusqu'à  très récemment, Skull and Bones n'admettait que les hommes mais la règle a été modifiée en 1991. Les bonesmen ont préféré changer le mode recrutement (au compte-gouttes) afin d'éviter des procès qui auraient jeté la lumière sur leur organisation.

L'initiation, très théâtrale, se déroule sur deux soirées : au cours de la première, les futurs chevaliers doivent narrer par le menu, devant toute l'assemblée, leurs expériences sexuelles. Lors de la seconde session, les nouveaux font le récit de leur vie. Chaque " affranchi " se choisit un nom ou en reçoit un. Par exemple, George Bush, en panne d'inspiration, s'est vu affublé de Temporary, qui lui est resté. " Ces séances sont prises très au sérieux, raconte Alexandra Robbins, auteur d'un livre sur Skull and Bones, Secrets of the Tomb (éd. Little, Brown & Co). Chacun dispose d'une soirée entière pour se raconter. D'ailleurs, la principale occupation des bonesmen est de parler. "

Parfois, des membres influents du gouvernement ou de la finance viennent à  High Street discuter de leurs dossiers, méme les plus confidentiels. Et les jeudis et dimanches, les membres se retrouvent pour dîner. Ils attendent la tombée de la nuit afin que personne ne les repère. Les repas sont de qualité. La société en a les moyens : sa déclaration de revenus de 2004 fait état d'avoirs d'un montant de 3,02 millions de dollars. La société possède également une île privée à  la frontière du Canada, Deer Island, léguée par un riche bonesman. En outre, chaque nouvel arrivant reçoit une somme importante - on en ignore le montant -, dont il peut disposer à  sa guise.

" Ces rituels et [l']obsession de la mort servent à  rappeler à  ces jeunes bourgeois que la vie est courte et qu'ils ont donc intérét à  en faire quelque chose ", ajoute Rosenbaum. Rares sont ceux qui l'oublient. " Il est un peu ahurissant qu'un club de seulement 800 membres vivants en compte autant à  des postes clés ", s'enflamme Alexandra Robbins, journaliste d'investigation qui a mené une enquéte sur le sujet. A cause du mystère qui l'entoure et qu'elle entretient depuis cent soixante-quinze ans, Skull and Bones est l'objet de rumeurs et de craintes de toutes sortes. On redoute son pouvoir occulte, la puissance des liens qui unit tous les " chevaliers ". " La seule et unique raison de l'existence de cette société, affirme Robbins, c'est de placer ses membres à  des postes d'influence. " Avec quelque succès. Malgré le secret, on sait néanmoins que l'organisation compte dans ses rangs trois présidents, deux juges à  la Cour supréme, un patron de la CIA, une multitude de sénateurs, pléthore de financiers de premier ordre, et méme des acteurs. Les hommes qui ont façonné la politique extérieure des Etats-Unis avant et après la Seconde Guerre mondiale et jusqu'à  l'administration de John Kennedy, étaient tous des bonesmen. Cette société a été le réservoir de la CIA. Les enfants des grandes fortunes américaines, en ont fait partie : Harriman, Phelps, Rockefeller, Taft, Whitney... Bref, toute la haute société Wasp (White Anglo-Saxon Protestant). Lorsque l'actuel président des Etats-Unis a cherché un premier emploi, il s'est adressé à  Robert Gow, un ancien de ce groupe. Son grand-père et son père avant lui avaient agi de la méme manière. " Skull and Bones ressemble à  ce que les Anglais appellent un Old Boys Network, explique Ron Rosenbaum, des hommes qui ont fréquenté Eton, Oxford, Cambridge et qui, très jeunes, ont noué des liens entre eux. Plus tard, il leur est naturel de se donner un coup de main. "

Skull and Bones a été fondée - même si les faits sur une société notoirement secrète sont sujets à  caution -par un certain William Huntington Russell. Il aurait rapporté cette idée d'Allemagne, en 1832. Le folklore du club s'inspire d'une légende : lorsque l'orateur grec Démosthène est mort, en 322 avant Jésus-Christ, Eulogie, la déesse de l'Eloquence, monta au ciel. Selon la mythologie de Skull and Bones, elle serait ensuite revenue sur terre et aurait établi sa résidence parmi les membres de ce club. Pour cette raison, le nombre 322 leur est sacré. John Kerry l'utilise comme code fétiche.

Malgré tous les bouleversements économiques, politiques ou climatiques, Skull and Bones n'a rien perdu de son cachet et de son pouvoir. Bien au contraire.

Source :http://www.chroniqueshistoire.fr/index_fichiers/Skull_and_Bones.htm

 

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