Une momie recouverte d'or

par damino - 3450 vues - 0 com.
Mystère, légende, archéologie
Le fait d'avoir été recouverte d'or lui donne un aspect apaisé que n'ont pas forcément les momies blanches.

Pour la première fois depuis 1907, elle a quitté sa vitrine le temps d'aller passer un scanner au CHD. Un examen qui devrait permettre d'en savoir davantage sur cette momie exceptionnelle car "bitumée" et entièrement recouverte d'or

Ne pas troubler son sommeil qui dure depuis... presque une éternité. La manipuler avec d'infinies précautions.
Longue silhouette recouverte d'or et de bitume, longues mains, longs cheveux clairs.

.. Mardi en fin d'après-midi, la momie qu'abrite le musée des beaux-arts de Dunkerque est allée passer un scanner d'une quarantaine de minutes au CHD.(avril 2011). Un médecin radiologue du sud de la France devait, par téléphone, coordonner l'examen. C'est toute une équipe de scientifiques qui était à son chevet ; un dentiste a même pu observer qu'elle avait les dents de devant limées. Comme les 36 autres spécimens découverts à Antinoé en Moyenne-Egypte au début du siècle dernier, la momie de Dunkerque intègre une étude actuellement menée par le département d'égyptologie du Louvre qui devrait aboutir à la publication à l'été 2012 d'un ouvrage portant sur l'impressionnante collection (plus de 5  000 oeuvres) provenant de ce site, et qui concerne 19 musées français.

 
Un lit de feuilles de figuier

Il a fallu presque la journée pour la sortir tout en douceur de la vitrine qu'elle occupe depuis 1907, et les choses se sont compliquées davantage encore lorsque l'on a constaté que sa tête et l'une de ses jambes étaient détachées. L'opération s'est déroulée sous la direction de Laure Cadot, conservateur-restaurateur d'objets ethnographiques, matériaux organiques, avec l'aide du personnel du musée. Il a d'abord fallu la décoller du lit de feuilles de figuier sur lequel elle repose et où ont été retrouvés des cheveux, des morceaux de bandelettes... Puis suite à plusieurs manipulations, elle a pu être déposée sur un plateau, qu'elle ne quittera plus, même de retour dans sa vitrine, au cas où elle aurait encore à voyager dans le futur !


Entièrement dorée

Des prélèvements pour analyses biochimiques avaient déjà été effectués en début d'année. Cet examen complémentaire permettra de mieux la connaître, d'autant que l'on manque d'informations directes au moment de la fouille. « Le but est d'en savoir davantage sur son âge, on pense qu'elle a moins de 30 ans, sur d'éventuelles pathologies, sur la façon dont elle a été embaumée » indique Sophie Warlop, conservatrice adjointe. «  Il semble qu'elle a toujours ses poumons, elle n'aurait pas été éviscérée ce qui est plutôt rare. » Exceptionnelle, cette momie, qui a dû vivre au IVe siècle après J.-C., l'est à plus d'un titre. « La plupart des momies trouvées à Antinoé sont des momies sèches, blanches. Celle-ci est une momie noire, c'est à dire qu'elle a été embaumée selon un processus compliqué, à base de bitume. Et le fait qu'elle soit entièrement dorée est plutôt rare. Souvent ne sont dorés que le visage et les mains. Son traitement l'a vraiment magnifiée, à la différence des momies sèches dont l'aspect est beaucoup plus dur. » Un tel transfert du musée du CHD nécessite de multiples précautions : outre les assurances, il faut aussi prévenir la police car on ne déménage pas un corps comme un meuble ! La momie n'est pas partie en ambulance, mais dans un fourgon adapté au transport d'oeuvres d'art, et le soir-même a regagné sa vitrine pour un nouveau pan d'éternité, comme si de rien n'était.

 Sans doute une prophétesse

  Selon Florence Calament, chargée de recherches au département des antiquités égyptiennes au musée du Louvres, cette momie dorée, « témoin spectaculaire de l'histoire du site à l'époque romaine, consécutive à la fondation de l'empereur Hadrien  » a été découverte par l'archéologue Albert Gayet dans les nécropoles d'Antinoé en Moyenne-Egypte durant l'hiver 1906.
« Qualifiée par l'archéologue de "prophétesse", cette femme avait sans doute la charge de rendre des oracles dans le temple où Antinoüs était adoré en qualité d'Osiris : en tant qu'officiante de son culte in situ, elle avait été enterrée selon les rites funéraires égyptiens, avec tous les honneurs dus à son rang. Découverte dans un cercueil de bois vermoulu, la momie avait déjà perdu son armure magique et son appareil de bandelettes ; le corps seul, reposant sur une litière végétale composée de feuillage de persea et entièrement doré à la feuille avait résisté. Apparue en Egypte à l'époque "gréco-romaine", la pratique rituelle de la dorure corporelle est particulièrement soignée et développée ici : à travers l'inaltérabilité de l'or, "chair des dieux", la momie devait revêtir l'immortalité. » La momie a d'abord été exposée au musée Guimet en mai 1907, avant d'être réceptionnée au musée de Dunkerque en août de la même année, par le conservateur de l'époque, Jules Lecocq, « à l'instigation du maire de la ville, soucieux de montrer "en bonne place un spécimen authentique de ces derniers vestiges d'une civilisation disparue" ».

Source : http://larmedesolitude.blog4ever.com/blog/lire-article-486901-3984022-une_momie_recouverte_d_or.html

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