Le théâtre Drury Lane à Londres
Le théâtre Drury Lane, construit en 1663, est le plus ancien édifice au monde à avoir toujours conservé cette fonction. Il est resté vide pendant la deuxième moitié du XVIIéme siècle, lorsque Londres fut accablée d’abord par la peste, puis par le fameux grand incendie. Quand il rouvrit ces portes, le roi Charles II vit Nell Gwynn à ses débuts sur scènes en 1665 et il en tomba immédiatement amoureux. Le théâtre fut ravagé par le feu à la fin de cette même année, puis une nouvelle fois en 1809. Il fut assailli par une foule en colère en 1737, et après avoir à nouveau subi des dommages lors d’une autre émeute en 1780, il fut placé chaque soir sous la garde de soldats, jusqu’en 1896. En 1800, le théâtre fut même le décor d’une tentative d’assassinat, quand James Hadfield, tout juste renvoyé de l’armée, tenta de tirer sur le roi George III, alors que celui-ci avait pris place dans la loge royale.
L’un des acteurs de théâtre les plus illustres du XVIIIéme siècle fut un Irlandais du nom de Charles Macklin. Son interprétation dans le rôle de Shylock, dans Le marchand de Venise, en 1741 fut prodigieuse et marqua le début d’une nouvelle école d’interprétation que David Garrick allait rapidement rendre célèbre. Aussi grand acteur qu’il fût (et d’une grande longévité dans ce métier, puisqu’il mourut, dit-on, à l’âge de 107 ans), Macklin était un homme ignoble et violent. Au cours d’une banale dispute au sujet d’une perruque, il creva l’œil de son partenaire de scène, Thomas Hallam, avec un bâton pointu. Hallam mourut des suites de cette blessure, mais Macklin échappa à la condamnation et depuis son spectre s’est retrouvé piégé sur la scène du crime. Des personnes ont souvent vu un fantôme grand et mince, au visage de repentant, aux traits profondément ridés et disgracieux, dans la fosse d’orchestre, aux premières heures du matin.

 La vision la plus courante au théâtre Drury Lane est celle du spectre  majestueux et bienveillant d’un gentleman du XVIIIéme siècle, chaussé de  bottes d’équitation, vêtu d’une cape grise et portant une épée à la  ceinture.L’homme en gris, ainsi a-t-il été baptisé, est apparu à des  membres de troupes de nombreux spectacles qui ont remporté un triomphe  dans ce théâtre, au fil des ans. N’étant jamais apparu avant un échec,  il s’est entouré ainsi d’une aura de superstition. Il est d’ailleurs  apparu à tout les nouvelles troupes  de Miss Saigon. Ainsi, son  fantôme a été si fortement associé aux grands succès et aux  prolongements à l’affiche que lorsque l’on a proposé au théâtre  d’effectuer un exorcisme, l’offre à été poliment décliné.
Cette silhouette a été maintes fois aperçue, en train de déambuler le  long des rangées du deuxième balcon et dans le théâtre, avant de  disparaître dans un mur, ou assis dans un fauteuil bien précis, à  regarder les répétitions. Une femme de ménage raconte l’avoir vu assis  en silence au quatrième rang du deuxième balcon, un matin, à 10h, en  1938; l’année d’après, six enquêteur du paranormal le virent dans ce  même fauteuil. En 1939 il fut aperçu pas plus de 50 membres de la troupe  du spectacle d’Ivor Novello, The Dancing Years, alors que  ceux-ci posaient sur scène pour une séance photo, avant la première. Les  visions se sont toujours produites entre 10h et 16h.
 A la fin du XIXéme siècle, des ouvriers qui rénovaient le théâtre firent  une découverte macabre qui porta un éclairage nouveau sur l’identité de  cet homme. Derrière le mur à travers lequel le fantôme était passé lors  de ces nombreuses apparitions, les hommes une pièce longtemps oubliée  et condamnée. A l’intérieur gisait un squelette portant des fragments de  ce qui semblait être de la soie et du satin gris du XVIIIéme siècle. Le  poignard qui avait tué l’homme était encore logé dans sa cage  thoracique.
 Des acteurs montés sur scènes dans ce théâtre ont parlé d’une autre  présence fantomatique. Les actrices des années quarante, Betty Jo Jones  et Doreen Duke, engagées dans des spectacles différents, affirmèrent  toute deux que leur interprétations avaient été améliorées du fait  qu’elles s’étaient senties en quelques sortes « dirigées » sur scène par  des main invisibles qui tiraient sur leurs jupes. Des experts de  théâtre ont pensé que cela pouvait être l’influence du grand Joe  Grimaldi, qui avait offert sa dernière représentation sur cette scène du  théâtre Drury Lane et qui était réputé pour un être un artiste d’une  grande générosité.
 Un autre grand acteur Britannique à y avoir joué Dan Leno, qui mourut au  début du XXéme siècle. Leno avait longtemps souffert de problèmes à la  vessie et avait pris l’habitude de se parfumer à l’huile de lavande pour  tenter de masquer les mauvaises odeurs. De nombreux acteurs ont signalé  ce parfum qui envahissait soudain les couloirs des coulisses. Un  acteur, Stanley Lupino, épuisé après un spectacle et s’attardant dans sa  loge, eut la nette impression qu’il n’était pas seul et entendit le  bruit d’un rideau invisible que l’on écartait. Lorsqu’il regarda dans le  miroir pour ôter son maquillage, il vit dans son dos le reflet du  célèbre Leno le regardant fixement. Il apprit seulement plus tard qu’il  occupait l’ancienne loge du célèbre acteur.
 L’épisode le plus frappant de tous est la visite, en 1948, de Charles II  en personne, accompagné de sa suite royale, et qui fit son apparition  sur scène alors que le spectacle Oklahoma! était donné, après  plus de 300 ans d’activités, le théâtre Drury Lane ne cesse de charmer  son public, qu’il soit d’un côté ou de l’autre de la tombe.
Source : http://arepi.net/blog/?p=85
 
                     
                             
                                                                                             
                                                                                             
                                                                     
                                                                     
                                                                     
                                                                    