WASIMR 39 jours pour aller sur la planète Mars
Variable Specific Impulse Magnetoplasma Rocket (VASIMR)
Le concept théorique de VASIMR® a été inventé à la fin des années 1970 par l'astronaute et physicien des plasmas Franklin Chang-Díaz,  qui l'étudia d'abord au Charles Stark Draper Laboratory puis au Plasma  Fusion Center du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et enfin à  l'ASPL (Advanced Space Propulsion Laboratory) fondé à cet effet en  décembre 1993 au JSC de la NASA, qui détient un prototype expérimental.
En  2007, un nouveau prototype va être construit au Costa Rica, et des  expérimentations à bord de la station spatiale internationale  sont  programmées pour 2010 et 2011[5]. Les premières réalisations  industrielles doivent produire des impulsions spécifiques de 1 000 à 30  000 secondes  (correspondant à des vitesses d'éjection allant de 10 à  300 km/s), et des poussées de 10 à 500 newtons. Bien que de très grandes  poussées puissent potentiellement être atteintes avec VASIMR, le poids  important des systèmes d'ionisation et de confinement du plasma semble  devoir empêcher son utilisation là où un ratio puissance/poids élevé est  nécessaire, par exemple pour le décollage depuis la surface de  planètes, zone de forte gravité. Les progrès dans ce domaine sont  néanmoins rapides, avec une diminution de la masse des électroaimants  d'un facteur de 30 depuis les premières expériences, grâce aux matériaux  supraconducteurs à haute température critique.
Les ondes radio  et les champs magnétiques sont fournis par une source d'énergie  électrique de quelques centaines de kilowatts pour les prototypes,  idéalement de plusieurs mégawatts pour un vaisseau interplanétaire.  Cette source d'énergie serait en 2008 la fission nucléaire. Avec  l'amélioration de ces sources d'énergie compactes, il est envisagé de  remplacer les propergols légers que sont l'hydrogène ou l'hélium par un  plasma plus dense d'argon ou de xénon (un vaisseau de 20 tonnes,  alimentant un propulseur VASIMR avec 200 MW, mettrait Mars à seulement 39 jours de voyage de la Terre[6]).  En élargissant cette idée et bien que cela ne soit pas réaliste à court  terme, il est également théoriquement possible que le concept VASIMR®  puisse un jour s'articuler autour d'un plasma de fusion constituant  lui-même le propulsif. L'apport calorique de la fusion, et donc la  poussée, serait dans ce cas notablement plus élevé par rapport à un  chauffage électrique ou électromagnétique.
VASIMR®, acronyme de  Variable specific impulse magnetoplasma rocket : « Fusée  magnétoplasma à impulsion spécifique variable », est un type de  propulseur spatial à plasma. Il utilise des champs et des rayonnements  électromagnétiques variables (sans électrodes) pour chauffer, ioniser et  accélérer un propergol  vaporisé (hydrogène  argon ou hélium).
 Principe 
VASIMR® a la particularité de faire appel aux trois aspects de la propulsion électrique :
   1. chauffage par induction électromagnétique et détente du gaz (propulsion électrothermique) ;
   2. ionisation et accélération des ions du plasma dans un champ électrique induit (propulsion ionique) ;
   3. confinement de plasma interne, guidage et contrôle du jet externe par champ magnétique (propulsion électromagnétique).
Schéma de VASIMR en coupe :
1. Le gaz neutre (hydrogène ou hélium) est injecté en entrée du dispositif.
2. Un tube en quartz recueille et confine ce gaz neutre avant son ionisation.
3.  Une « antenne hélicon » spéciale pré-ionise le gaz (chauffage à 30 000  kelvins) à l'aide de radiofréquences émises dans un champ magnétique  axial (rayonnement hélicon excitant les électrons).
4. Le plasma est  confiné à distance de la paroi par des solénoïdes entourant la chambre  cylindrique, créant un champ magnétique axial dans l'enceinte.
5. Une  « antenne ICRH » (Ion Cyclotron Resonant Heating) ionise totalement le  plasma en le portant à très haute température (10 megakelvins) et génère  un champ électrique induit qui accélère les ions en une trajectoire  hélicoïdale vers la sortie. C'est le booster principal.
6. Une « tuyère magnétique » en sortie contrôle le jet de plasma en modelant axialement la trajectoire des ions.
Cette  tuyère à « géométrie magnétique variable », permet de faire varier  l'impulsion spécifique et la poussée à puissance constante, en modulant  l'intensité du champ magnétique et la géométrie de ses lignes de champ.  Une analogie consiste à assimiler cette tuyère magnétique à la boîte de  vitesses d'une automobile, dont le moteur serait alimenté en combustible  à régime constant.![]()